Dossier Laméca
Calypso & steelbands de Trinidad et Tobago
2. INSTRUMENTS
CALYPSO
L'instrumentation des calypsos n'a cessé d'évoluer au cours du XXe siècle. Contraints depuis 1884 d'abandonner les polyrythmies de membranophones et idiophones (1) tels que les tambours, les bambous ou les bouteilles de rhum frappées avec des cuillères, les orchestres adopteront des cordophones du Vénézuela comme la guitare, le cuatro, la mandoline, accompagnés de shack-shack (maracas). Puis viendront s'ajouter des aérophones européens comme la clarinette, la trompette, le trombone, le saxophone.
L'orchestration des calypsos a par la suite suivi le mouvement d'électrification des musiques populaires modernes. L'instrumentation actuelle se compose généralement d'une batterie, de congas, d'une basse et d'une guitare électrique, de cuivres (trompette, trombone, saxophone), et parfois d'un synthétiseur ou d'un pan (en général un tenor).
STEELBAND
Le terme steelband désigne l'ensemble de l'orchestre, et on appelle pan, steelpan ou steeldrum les instruments qui le composent (à l'exception de la section rythmique). Ils sont disponibles dans les panyards (lieux de répétition), et ne sont donc pas privés mais collectifs. Les instruments sont classés en sections, elles-mêmes regroupées en trois principales catégories : la section rythmique, le background et le frontline.
La section rythmique, appelée également engine room (salle des machines), a adopté des instruments étrangers tels que la batterie, les congas (joués par paires avec des baguettes de steeldrum), les timbales, des cloches (de plastique ou de métal) et le tambourin (sonnailles sur cadre). Les instruments locaux sont des idiophones métalliques, particulièrement affectionnés à Trinidad : le scratch, sorte de grosse râpe de cuisine cylindrique, frottée avec un peigne métallique, et l'iron, tambour de frein de camion martelé avec des baguettes en fer.
Le background est composé des instruments les plus graves de l'orchestre. Les basses les plus courantes sont le tenor bass (4 bidons), 6 bass, le 9 bass ; Certains orchestres ayant parfois le 7 bass, le 10 et le 12 bass. Les cellos (trois ou quatre bidons) jouent des contre-chants ou des accords de deux notes, appelés strummings, joués également par les guitars (deux ou trois bidons).
Le frontline rassemble les instruments jouant la mélodie. Le double-second peut néanmoins parfois jouer des contre-chants ou des strummings, tandis que les double-tenors et les tenors (un seul bidon) tiennent la mélodie, parfois harmonisée. Plus rares sont les instruments tels que le quadrophonic ou le six pan.
Tous les steeldrums sont joués avec deux baguettes d'environ 15 à 20 cm, munies d'embouts en caoutchouc dont la taille varie en fonction de la tessiture de l'instrument. Malgré des efforts de standardisation, la configuration des notes peut encore varier selon les groupes. La fabrication et l'accordage des pans demandent un long apprentissage, et les tuners (facteurs) de renom sont maintenant demandés dans le monde entier pour exercer leur métier.
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(1) Un membranophone, selon la classification de Sachs et Hornsbotel (utilisée en ethnomusicologie), est un instrument dont la matière vibrante est une membrane, tendue sur un support rigide (comme les tambours).
Un idiophone est un instrument dont la matière vibrante est rigide, non susceptible de tension (comme les maracas, la clave, le xylophone ou le steeldrum).
Les cordophones recouvrent la notion classique "d'instruments à cordes", et les aérophones celle "d'instruments à vent".
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SOMMAIRE
1. Musique
2. Instruments
3. Musiciens
4. Racines dans le vent
Illustrations musicales
Paroles
Bibliographie
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par Dr Aurélie Helmlinger
© Médiathèque Caraïbe / Conseil Général de la Guadeloupe, 2002-2012